La sécurité au travail constitue une préoccupation majeure pour les employeurs et les salariés. Les chaussures de sécurité, éléments essentiels de l’équipement de protection individuelle (EPI), jouent un rôle crucial dans la prévention des accidents et des blessures. Cet article vise à présenter les critères légaux de sécurité relatifs aux chaussures de sécurité, afin d’apporter aux lecteurs une information claire et exhaustive sur ce sujet.
Le cadre réglementaire relatif aux chaussures de sécurité
En France, le port des EPI, dont font partie les chaussures de sécurité, est encadré par le Code du travail et par des normes européennes spécifiques. La réglementation en vigueur impose aux employeurs de fournir à leurs salariés des EPI adaptés aux risques professionnels encourus et d’assurer leur bon usage. Les chaussures de sécurité doivent ainsi répondre à des exigences précises en matière de conception, de performances et d’essais.
Les normes applicables aux chaussures de sécurité
Les chaussures de sécurité sont soumises à plusieurs normes européennes (EN) qui définissent leurs caractéristiques techniques et leurs niveaux de performance. Parmi ces normes, on peut citer :
- L’EN ISO 20345:2011, qui concerne les chaussures équipées d’un embout protecteur capable de résister à un choc d’une énergie minimale de 200 joules et à une compression de 15 kN. Cette norme est subdivisée en trois catégories : SB (chaussures de base), S1 (chaussures antistatiques) et S2 (chaussures résistantes à l’eau).
- L’EN ISO 20346:2014, qui s’applique aux chaussures de protection dont l’embout résiste à un choc d’une énergie minimale de 100 joules et à une compression de 10 kN.
- L’EN ISO 20347:2012, relative aux chaussures de travail sans embout protecteur, mais offrant une protection contre les risques mécaniques, chimiques ou thermiques.
En outre, des normes complémentaires peuvent s’appliquer en fonction des risques spécifiques liés au secteur d’activité ou aux conditions de travail (par exemple, l’EN ISO 20349 pour les chaussures résistantes à la chaleur ou l’EN 50321 pour les chaussures isolantes électriquement).
La certification CE et le marquage des chaussures de sécurité
Toute chaussure de sécurité mise sur le marché doit être conforme aux exigences essentielles de santé et de sécurité définies par le Règlement européen (UE) 2016/425 relatif aux EPI. Pour attester cette conformité, les fabricants doivent soumettre leurs produits à un organisme notifié pour obtenir la certification CE. Les chaussures certifiées doivent porter le marquage CE accompagné du pictogramme correspondant à la norme applicable et du niveau de protection offert (par exemple, S1P pour une chaussure EN ISO 20345 avec une semelle antiperforation).
Les critères de choix et d’entretien des chaussures de sécurité
Afin de garantir une protection optimale, il est essentiel de sélectionner des chaussures de sécurité adaptées aux risques encourus et aux besoins spécifiques des salariés. Les principaux critères à prendre en compte sont :
- La nature des risques (chutes d’objets, perforations, glissades, chaleur, produits chimiques, etc.)
- Le confort et l’ergonomie (forme adaptée au pied, souplesse, légèreté, aération, etc.)
- La durabilité et la résistance aux conditions d’utilisation (abrasion, humidité, usure)
L’entretien régulier des chaussures de sécurité est également indispensable pour préserver leurs performances et leur longévité. Il convient notamment de vérifier régulièrement l’état des semelles et des embouts protecteurs, de nettoyer les chaussures en respectant les préconisations du fabricant et de les remplacer en cas de détérioration ou d’usure excessive.
La responsabilité des employeurs et des salariés
Les employeurs ont pour obligation d’informer les salariés sur les risques professionnels auxquels ils sont exposés et sur les moyens de protection mis à leur disposition. Ils doivent également veiller à ce que les EPI soient utilisés correctement et contrôler leur état de manière régulière. Les salariés, de leur côté, ont l’obligation de porter les EPI fournis par l’employeur et de signaler tout défaut ou dysfonctionnement constaté.
En respectant scrupuleusement les critères légaux de sécurité relatifs aux chaussures de sécurité, employeurs et salariés contribuent ensemble à prévenir les accidents du travail et à préserver la santé des travailleurs.